« Venezuela en Décalage », c’est le nom de la nouvelle collection de l’artiste vénézuélienne Dalia Ferreira qui sera exposée du 04 au 25 mars 2019 à la Mairie du 7ème arrondissement à Lyon. Rendez-vous le 07 mars à 19h pour le vernissage.
L’exposition se fera sous un format encore jamais présenté par l’artiste : une série de 24 œuvres en forme d’horloges, exposées sur différents supports et accompagnées de projections numériques. Des interventions artistiques prendront place pour inviter à réfléchir aux concepts de distance et d’intemporalité, insurmontables, entre les Vénézuéliens en exils et leurs êtres chers.
Une série inspirée d’horloges pour réunir les Vénézuéliens dans l’exil
Le phénomène de la migration au Venezuela représente aujourd’hui une crise régionale en Amérique latine avec des répercussions mondiales. En 2019, près de 10 millions de Vénézuéliens ont dû fuir leur pays pour aller où le vent les porte. En avion, à pied, en autostop, cachés, effrayés, déplacés, légaux ou illégaux, comme des fugitifs.
Ces 24 œuvres inspirées de l‘esthétique des horloges prétendent parler de la nouvelle relation qu’établit le migrant vénézuélien avec les notions d’espace et de temps. Viendra s’ajouter à cela une œuvre audiovisuelle et artistique créée à partir des cinquante témoignages de Vénézuéliens qui ont participé à l’appel de Dalia sur son compte Instagram au cours de l’année 2018.
Dalia Ferreira est aussi victime de cet exode vénézuélien qui ne cesse d’augmenter de jour en jour. Elle est arrivée en France il y a quatre ans et c’est un thème avec lequel elle doit composer car toute sa famille est restée et restera au Venezuela.
Soutien au projet artistique « Venezuela en Décalage »
« Venezuela en Décalage » va au-delà d’une simple exposition d’art, c’est une action pour le Venezuela, et vous pouvez en faire partie. Il suffit de vous rendre sur le site kisskissbankbanak.com et chercher le projet « Venezuela en Décalage ». Choisissez le montant que vous souhaitez, avec un minimum de 5 euros et soutenez le projet. Toute contribution quelle qu’elle soit permettra d’atteindre les objectifs !
Nous vous invitons à partager ce projet sur les réseaux sociaux pour atteindre l’objectif plus rapidement. Grâce à vous, des projets comme celui-ci peuvent voir le jour et nous donner l’opportunité de répendre le nom du Venezuela à travers le monde ! Dès maintenant le temps compte plus que tout, alors n’hésitez pas à participer.
*Une campagne de crowdfunding permet d’obtenir le financement nécessaire à la réalisation de projets par le biais d’apports individuels de plusieurs personnes dans le monde entier. Chaque donateur reçoit un présent artistique en échange, proportionnel au don.
Vernissage Jeudi 7 mars 2019 à 19h.
16 Place Jean Macé, 69007 Lyon
Entrée Libre
Thamara Bryson @thamarabryson +33 6 25 21 23 59
thamarabryson@gmail.com / estudioartedalia@gmail.com daliaferreira.art
Traduction : Marine THIAM
Poème Venezuela en Décalage
Combien de kilomètres te séparent de ta famille là, maintenant ?
Combien de fois ces derniers temps t’es-tu demandé : quelle heure est-il là-bas, pour appeler ma maman, ou ma sœur ?
Combien de fois as-tu regardé l’heure qu’il était dans ton pays d’adoption, et soupiré de tristesse, car au Venezuela, le soleil n’est toujours pas levé ?
Combien de fois par jour ressens-tu que tu vis en-dehors de ton corps, en voyage dans le temps, à imaginer ce que font tes amis, une tante, ton chien, ou bien encore ce voisin dont tu ne pensais pas qu’il te manquerait un jour… ou pour essayer d’entendre la musique du rémouleur qui passe dans nos rues ?
Nous les immigrés devrions peut-être avoir des montres à heures partagées, des méridiens communs qui traceraient des parallèles avec nos êtres chers. Nous devrions nous inventer un temps unique, un même soleil, une seule lune. Nous devrions nous inventer une pendule dont le tic-tac serait marqué par les battements du cœur de notre être préféré.
Nos horloges battent au rythme de la nostalgie. Certaines sont solaires, et elles ne fonctionnent pas sous d’autres latitudes par manque de lumière. Et dans d’autres nous y transportons tout le sable des plages.
Certains matins, nous nous réveillons avec des aiguilles plantées dans le cœur, notre horloge interne, et nous devons les rendre à l’horloge de notre nouvelle temporalité.
Mais entre nous et nos affects, il n’y a qu’une seule et même heure en réalité. La notion d’espace-temps confirme que nous sommes nombreux à partager le même instant, où que ce soit sur la planète.
Comme le soleil se lève tôt dans ces lieux auxquels nous n’appartenons pas !
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